Le centre hospitalier de Verdun Saint-Mihiel : 1er établissement Lorrain autorisé Maastricht III pour tous les organes

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mardi 02 août 2022

1er établissement Lorrain autorisé Maastricht III pour tous les organes

Le 30 mars 2022, le CH de Verdun Saint-Mihiel a obtenu l’autorisation de l’Agence Régionale  de Santé et de l’Agence de Biomédecine pour l’activité de prélèvement d’organes sur donneurs décédés après arrêt circulatoire de la catégorie Maastricht III. Le CHVSM devient le 48ème établissement français autorisé et rejoint le cercle très fermé (moins d’une vingtaine) des établissements non universitaires en faisant partie. Une marque de confiance envers l’établissement et ses équipes qui ont su démontrer leur capacité à mener cette activité complexe et innovante. Rencontre avec l’Unité de Don et Prélèvement d’Organes et de Tissus (UDPOT).

Pourquoi développer le protocole Maastricht III au CHVSM ?

L’UDPOT : Le protocole Maastricht III donne l’opportunité d’augmenter le nombre de donneurs potentiels en rendant possible le don d’organes après la mort dans le cadre d’une limitation thérapeutique (LAT).  Jusqu’à maintenant, les prélèvements réalisés au CHVSM concernaient uniquement les patients en état de mort encéphalique. C’est-à-dire des patients dont le cerveau est détruit mais dont le cœur bat toujours au moment d’aller au bloc opératoire en vue du prélèvement d’organes. Le protocole Maastricht III rend possible le prélèvement d’organes chez des patients décédés après arrêt circulatoire suite à une LAT en réanimation. On parle donc de patients dont le coeur a cessé de battre. Cela nécessite le suivi d’un protocole particulier et l’acquisition d’une certaine technicité afin de préserver les organes.

Comment se met en place un prélèvement Maastricht III ?

Nous sommes contactés par la réanimation une fois que la décision de LAT a été expliquée et actée avec la famille du patient. Nous respectons un délai avant de nous entretenir avec les proches. Pendant l’entretien, nous recherchons l’éventuelle opposition témoignée du patient au don d’organes. En l’absence d’opposition, nous expliquons la procédure Maastricht III. En l’absence de contre-indication, le don d’organes est confirmé, la LAT est programmée en coordination avec la réanimation, le bloc opératoire, l’UDPOT et les équipes des CHU de Nancy et de Strasbourg avec qui nous travaillons pour le prélèvement d’organes Maastricht III.

La procédure de LAT est réalisée en Réanimation. La date et l’horaire sont décidés en accord avec la famille qui peut être présente jusqu’au décès du patient. Après une période de no touch de 5 min après l’arrêt du pouls artériel du patient, une canu-lation artérielle et veineuse est mise en place par le réanimateur pour maintenir la perfusion sanguine des organes abdominaux.

Un protocole Maastricht III a-t-il été mis en œuvre depuis l’autorisation ?

Nous avons déjà eu deux situations relevant du protocole Maastricht III.

Pour la première, nous avons engagé la procédure. Tout s’est déroulé conformément à la procédure établie. La collaboration avec le service de réanimation et d’imagerie s’est très bien passée. Malheureusement, le prélèvement d’organes n’a pas pu aboutir du fait d’une défaillance d’organe . Le non-prélèvement fait partie des aléas de l’activité du prélèvement d’organes. C’est tout de même une réussite partielle. On retient la réussite technique de la mise en place de la procédure et le dépassement de l’appréhension liée à la première réalisation. Il y a évidemment de la déception, celle de ne pas être allé au bout pour la famille et les receveurs… Mais nous savons que ce que nous avons écrit est réalisable donc on y arrivera !

Pour la deuxième situation, le patient avait témoigné son opposition au don d’organe de son vivant.

Il a donc simplement été recensé.

Retour sur la mise en place de Maastricht III au CHVSM
Les démarches auprès de l’Agence de Biomédecine et de l’ARS ont été entamées en octobre 2019 avec l’aval des instances et du comité éthique. Le dossier d’autorisation a été travaillé par un comité de pilotage composé de professionnels de plusieurs services du CHVSM. L’objectif initial était une autorisation pour 2020 mais les démarches ont été freinées par le COVID … La visite d’autorisation s’est déroulée le 3 mars dernier. Le CHVSM a reçu les responsables de l’Agence de Biomédecine en présence des représentants des services partenaires de l’établis-sement et régionaux (CHRU de Nancy, CHU de Reims, CHU de Strasbourg et CHR Metz-Thion-ville) de l’UDPOT.

Les projets à venir de l’UDPOT

Pour accompagner l’augmenta-tion de son activité, l’UDPOT s’est vue attribuer un 0.5 ETP supplémentaire financé par l’Agence de Biomédecine. L’UDPOT continue à développer son activité. Prochaine étape, le prélèvement d’épiderme ! L’équipe partira bientôt en formation à Lille, centre de référence de greffe de peau.

Consulter l’article de presse de l’Est Républicain